Réchauffement climatique et pollution

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Ces questions environnementales ont un impact à plus ou moins court terme sur la santé et le bien-être des habitants. Ici nous allons voir qu’une grande partie de ce que nous pouvons faire au quotidien, en tant que Chavillois, permet de  lutter simultanément contre ces deux fléaux.

Températures moyennes jusqu’à 2015 puis résultats de simulations basées sur 4 scénarios de réduction ou pas des émissions de GES.
Crue de la Seine à Paris au mois de janvier 2018, deux ans après la précédente en 2016

Le réchauffement climatique est un phénomène global auquel tout le monde contribue[1] et que chacun à son niveau peut aussi ralentir sans attendre les  actions du voisin ou des pouvoirs publics. Les conséquences du réchauffement climatique ont et auront de plus en plus d’impact sur les habitants de la planète y compris dans la zone tempérée où nous vivons: canicules, sécheresses, tempêtes et inondations plus fréquentes, montée du niveau de la mer[2]. En continuant à consommer les énergies fossiles comme nous le faisons aujourd’hui, l’augmentation moyenne de la température de la planète atteindrait 4°C, autant que depuis  la dernière ère glaciaire quand le niveau de la mer était 120m plus bas. Un tel changement moyen de la température de la terre a des effets catastrophiques à long terme qu’on a du mal à appréhender alors que des écarts de 4° d’un jour à l’autre sont fréquents. Ne pas confondre climat et météo. Si on continue à utiliser les énergies fossiles de la même façon qu’aujourd’hui tout au long du XXIème siècle, il faut s’attendre à ce que d’ici 2100, des centaines de millions de réfugiés climatiques fuient les zones désertifiées (Sahel, etc…) et les zones submergées (Bengladesh, Floride, Pays bas, Shanghaï, Bombay, Singapour, Venise, etc…). Il est impossible de savoir si les moussons qui ont permis aux populations de la Chine et de l’Inde de dépasser le milliard d’habitants se maintiendront. En plus des canicules et des effets climatiques locaux nous serions surtout touchés par des flux migratoires sans précédent et par les guerres qui en résultent.

Comment sait-on qu’il y a un réchauffement de la planète et est-il vraiment dû aux activités humaines ?

Les températures passées du globe sont « enregistrées » dans les glaciers et dans les sédiments marins. Les scientifiques ont pu retrouver avec une très bonne fiabilité les températures passées[3]. Le réchauffement s’est accentué dans la seconde moitié du XXème siècle. Les mesures actuelles des températures moyennes de la planète montrent régulièrement que les dernières années sont plus chaudes que les précédentes. Ce phénomène n’est plus sérieusement controversé.

Savoir si le réchauffement est naturel ou s’il vient des activités humaines est un problème beaucoup plus difficile à résoudre. Pour cela, le G7 a chargé l’ONU en 1988 de mettre en place le Groupement Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC). Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti-pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine.  Le prix Nobel de la paix a été attribué au GIEC en 2007 conjointement avec Al Gore. Le GIEC publie un rapport tous les 5 ou 6 ans en moyenne. Le premier en 1990 était incertain sur la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement. Le troisième en 2001 attribuait l’essentiel du réchauffement à l’homme ; celui de 2007 donnait les activités humaines très probablement (90% de chances) responsables ; le dernier en 2013 conclut qu’il est extrêmement probable (95% de chances) que le réchauffement depuis 1950 vienne des activités de l’homme. Un bon nombre de simulations très élaborées ont été faites. Aucune n’arrive à rendre compte de l’évolution actuelle du climat sans prendre en compte les activités humaines, principalement les Gaz à Effet de Serre (GES). Ce sont le gaz carbonique (C02) qui représente 76% des émissions; le méthane (CH4) 16% ; le protoxyde d’azote (N20) 6% et les Chlorofluorocarbures (CHC) 2%. L’utilisation des combustibles fossiles génère du C02 en excès, l’agriculture émet CH4 et N2H, les CHC sont utilisés dans les « bombes » aérosol et les réfrigérants.

En tant que chavillois, on peut réduire ses émissions de CO2 en limitant le plus possible les déplacements en avion et véhicules à moteur thermique, en favorisant les transports en commun, voiture électrique, vélo électrique (ou classique), et en achetant des produits locaux pour réduire les transports aériens et routiers des produits. Les émissions de méthane (CH4) viennent principalement des ruminants : réduire notre consommation de viande bovine et de produits laitiers de vache est aussi efficace que la réduction de  la consommation de produits pétroliers si l’on tient compte de la déforestation dans le monde liée à l’élevage.

Passons à la pollution atmosphérique qui agit sur la qualité de l’air que l’on respire; le phénomène est local à l’échelle de l’ile de France et là aussi, chacun peut agir pour la réduire. L’enjeu aujourd’hui est la mortalité précoce due aux particules fines (PM10,PM2,5) et les oxydes d’azote (NOx).

L’Autorité environnementale, dans son Avis du 26 juillet 2017, mentionne « Les études épidémiologiques réalisées par Santé publique France montrent que l’Île de France voit en effet l’espérance de vie à 30 ans de ses habitants diminuée de 16 mois en moyenne par rapport à une situation sans pollution. La perte est même de 27 mois pour la ville de Paris ». De nombreux pics de pollution ont dépassé les limites européennes admises. Le bilan est estimé à 10 000 morts prématurées par an en Ile de France.

Les éléments nocifs sont principalement les particules fines de moins de 2,5 microns (PM2,5) et de moins de 10 microns (PM10) ainsi que les oxydes d’azote (NO2 et NO3, notés NOx)[4]. Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous, chacun peut agir sur les principales sources de pollution en Ile de France que sont les transports et le chauffage individuel. Ces deux sources de pollution totalisent 80% des PM2,5, 65% des PM10 et 81% des NOx émis.

 



[1] Le Monde du 23 janv. 2018 : Gaz à effet de serre : la France sur la mauvaise pente Les émissions de CO2 de l’Hexagone ont progressé en 2016, dépassant de 3,6 % l’objectif de la stratégie nationale bas carbone. Nicolas Hulot souhaite corriger cette dérive.

[2] Le monde 13 Nov. 2017 : http ://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/13/quinze-mille-scientifiques-alertent-sur-l-etat-de-la-planete_5214199_3244.html

[3] Site décrivant les travaux du GIEC et de Jean Jouzel un de ses vice-présidents : https://www.futura-sciences.com/planete/personnalites/climatologie-jean-jouzel-907/

[4] Michel Riottot, « L’air de nos villes tue » ; La lettre d’Environnement 92 de janvier 2018

Parts des sources de pollution de l’air en Ile de France

 
 

Parts des sources de pollution de l’air en Ile de France

L’Europe vient de mettre en demeure la France et huit autres pays[1] de ramener rapidement dans les limites les concentrations de PM10 et de NOx dans l’air des grandes villes. Nous voulons respirer de l’air sain, mais nous hésitons à changer nos modes de vie qui polluent l’air.

N’attendons pas les pouvoirs publics, agissons par nous-mêmes tout en les encourageant à prendre les bonnes décisions. Pour les particules fines, les deux plus gros émetteurs sont les moteurs diesel et le chauffage au bois.

Si je dois remplacer ma voiture, je ne rachète surtout pas une motorisation diesel. Je vais faire mes courses à pied ou en vélo. En ce qui concerne le chauffage individuel, la pollution des anciens poêles et cheminées à bois peut être grandement réduite en les remplaçant par de nouveaux appareils moins polluants (voir photo). L’installation de filtres à particules sur les cheminées n’éliminent pas les particules les plus fines, mais arrêtent une grande partie des PM10. Il est aussi souhaitable de ne pas continuer à installer de grosses centrales de chauffe collectives[2] car les filtres et les progrès des chaudières n’empêchent pas l’émission de particules très fines qui sont malheureusement les plus nocives en pénétrant profondément dans les poumons.

L’isolation des immeubles anciens est un élément important pour réduire les émissions de particules car moins on a besoin de chauffer, moins on émet.

Ces dispositions ont un coût. Ne rien faire en a aussi un en termes de mortalité précoce, de qualité de vie (bronchites et asthme notamment pour les enfants, cancers des poumons, maladies cardiovasculaires, etc…), et de coût des soins. Un rapport sénatorial de 2015 sur les impacts financiers de la pollution de l’air (rapport des sénateurs Husson et Aïchi n°610) fait état d’un coût pour la collectivité d’environ 1500 euros par citoyen et par an, soit, au total, 67 à 90 milliards d’euros par an.

 

En conclusion, il faut agir au niveau individuel et collectif pour espérer réduire le réchauffement climatique et la pollution de l’air. Même si cela a un coût, ne pas agir revient à faire payer encore plus cher à nos enfants et petits- enfants ainsi qu’à nous-mêmes.

 

Le tableau suivant résume les effets de nos actions sur le climat et sur la qualité de l’air



[1] Article du Monde du 19 janvier 2018 : http://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/01/19/neuf-pays-de-l-union-europeenne-convoques-par-bruxelles-pour-non-respect-des-normes-de-qualite-de-l-air_5244318_1652666.html

[2] Michel Riottot, « Le chauffage au bois est-il bien écologique ? » ; La lettre d’Environnement 92 de janvier 2018

Effets sur le climat e/ou sur la qualité de l'air des actions bénéfiques- * En France, 75% de l’énergie est d’origine nucléaire qui n’émet pas de CO2. L’impact sera plus fort dans un autre pays dans lequel la part d’énergie électrique n’émettant pas de gaz à effet de serre serait plus faible.

Les pouvoirs publics (Etat, région Ile de France, Métropole Grand Paris) offrent déjà des aides pour remplacer les véhicules polluants, les appareils de chauffage polluants et à faible rendement. De nouvelles mesures sont attendues dès 2018, notamment avec le plan Climat, Air Energie Métropolitain et le Plan Climat Energie Régional sans compter les mesures prochaines lancées au niveau de l’Etat.